Ils doivent aussi, parfois, prendre la décision difficile de déménager, déscolariser l’enfant, le retirer d’un club, d'une ligue, d'une fédération ou d’un centre d'entraînement, s’il s’avère que l’action éducative de cet organisme n’est pas bonne pour l’enfant et son avenir dans le sport de haut niveau. Beaucoup de parents comprennent le sport, ses enjeux et sont intéressés avant tout par l’épanouissement de leur enfant à travers leur pratique sportive. Mais dans le sport de haut niveau l’enjeu devient vite plus important que l’expérience en elle-même. On peut voir très souvent des relations entre parents et enfants qui peuvent être très néfastes à la pratique du sport à haut niveau. Savoir gérer un enfant qui fait un sport de compétition n’est pas une chose aisée. Que vous ayez été vous même sportif ou non, le moment de la défaite, de la blessure ou des objectifs non atteints est toujours difficile à vivre, pour lui, comme (bien souvent) pour vous, parce que vous ne savez pas toujours comment «bien» réagir. La pratique sportive de compétition demande souvent aux parents (ou plus fréquemment à un parent en particulier) de s’organiser, de trouver des solutions pour conduire votre enfant sur le chemin de l'excellence. Le plus souvent les parents essayent de faire de leur mieux, tentent de gérer les aspects émotionnels, se posent de bonnes questions mais parfois sans même s’en rendre compte, font les mauvais choix. Le sport, et le tennis en particulier, suscite tellement de vocation et d’espoir de réussite qu’il amène parfois à des excès et souvent à des échecs par méconnaissance de la mécanique du corps et l'esprit humaine.

Le rôle éducatif des parents

Au sein du rôle de parent qui nous incombe, nous avons du mal à trouver un équilibre entre soutien et pression. La peur d'être jugé « ce fameux syndrome de réussite par procuration » constitue également la question épineuse du regard de la société basée sur un sport loisir-plaisir. Les questions de soutien et de pression deviennent d’autant plus complexes que l'on tente de rendre agréable l’expérience sportive de l’enfant. Il semble évident que le problème majeur que l'on rencontrent réside dans le fait de parvenir à faire coexister le désir d’offrir à l'enfant une expérience sportive agréable et d'obtenir les meilleures performances sportives dans une catégorie d'age donnée.
De nombreuses stars sportives sont en réalité, de petites filles et de petits garçons prêts à tout pour gagner un peu d’amour parental. Dans le tennis, la situation est particulièrement évidente : En effet, inutile de se voiler la face dans l’élite mondiale tous les joueurs et toutes les joueuses sont l’aboutissement d’un projet familiale fort ayant démarré très tôt dans leur enfance voir avant leur naissance pour certains. Tout le monde connaît l’illustre exemple des sœurs wiliams, mais il en existe des centaines d’autres cas : la famille Safin avec Dinara et Marat, Agassi et la famille Sanchez avec Arantxa, Emilio et javier, Steffi Graf, Capriati, Mary Perce, Martina Hingis pour les plus anciens, Andy Murray et son frère James, Marion bartoli, Aravane Rezai, Márcos Baghdatís , Nick Kyrgios, Alexander Zverev pour n’en citer que quelques un. Sans un projet familial fort, il n'y a pas de champion…
Bref toutes les stars du tennis et des sports individuels en général ont été l'instrument de l’ambition parentale. L’histoire de Tiger Woods illustre le poids et l’impact du milieu familial dans la réussite d’une carrière. Ça prouve juste que dans la vie des champions, les parents jouent presque toujours un rôle essentiel. Et Alors !!! Le sport a beau évoluer, le dilemme reste le même. Comment permettre à un enfant talentueux ou pas d’accéder au haut niveau sans être taxé « de parents ayant influencé la carrière de leur enfant » voire de « choisir par procuration » ? Les parents confrontés à cet enjeu entendent souvent la même critique : la tentation de vivre à travers leur progéniture un rêve qu’ils n’ont pas su mener à terme…

Mais sortons quelques instants du cadre du sport de haut niveau pour retourner dans mon village : Dans ce village, la pharmacienne n'est autre que la fille du Médecin, c'est étonnant non!!! A vous, parents de jeunes sportifs, j’aimerais donc apporter mon éclairage, sans donner de leçon, car on ne peut pas parler de normes en matière d’éducation et que je n’aime pas cliver le comportement en «bon» ou «mauvais», mais dans le sport et le tennis en particulier, il y a une certaine voie éducative qui mène au haut niveau : Sachez qu'il n’y a rien de mal à avoir de l'ambition pour ses enfants et à leur transmettre des compétences pour qu'ils deviennent les meilleurs dans un sport.
Oui, même si cela est calculé, et alors ? « Eduquer » combine le verbe « ducare » = « conduire », et l’adverbe « ex » = « hors de ». Eduquer un enfant, c’est donc le conduire quelque part, vers un but qui le dépasse. C'est tout simplement ce que fait un parent qui essaie de conduire son enfant vers le plus haut niveau... N'ayez plus honte d'être l'un d'entre eux. Et mon rôle est juste d'accompagner dans la durée les familles qui souhaitent s'investir dans des projets similaires qui ont du sens à leurs yeux…
Il faut arrêter de complexer les parents en leur faisant croire qu’à moins d’être diplômés en psychologie ou en pédagogie, ils n’éduqueront pas correctement leurs enfants. Il faut garder raison : éduquer n’est ni excessivement difficile, ni extraordinairement facile. Chacun peut devenir un éducateur convenable pour ses propres enfants, mais chacun risque aussi d’être un mauvais guide pour en faire un champion, s’il prend sa fonction trop à la légère. Réfléchir, se documenter, échanger, se former, n’est pas un luxe. L'une des clés du succès de la méthode RTT, est d'avoir toujours associé les parents au processus de formation de leur enfant, en leur expliquant quel est leur rôle et quelles sont les valeurs éducatives sur lesquelles la formation d'un joueur de haut niveau va s’appuyer. Là ou les Ligues et Fédérations donnent l'impression de mettre les parents à l'écart !!!